C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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1
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     ACCOUTUMANCE     
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C'est une chose importante que l'accoutumance : Pour ce que grant chose est d'acoustumance Quant on la prant et poursuit dès s'enffance Dure chose est qu'om se puist retenir De la laissier, car la perseverance Fait en tous temps qu'a celle chose pance Cilz qui en a le tresdoulz souvenir. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 203).

Rem. Morawski 1404 : Nule chose est plus grans d'accoutumance.

2
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     ACCUSER     
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Ceux s'accusent qui disent mal d'autrui : Chascuns devroit penser a ses meffais, Et les autres devroit laissier aler (...) Ceuls s'acusent qui dient mal d'autrui. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 99).

Rem. Hassell 30, A15.

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     ADVENIR     
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Tout advient qui advenir doit/qui est destiné : Tout avient quanqu'avenir doit. (Mir. abbeesse, 1340, 81). Agamenon, Gregois et leur armée, Destruirent tout ; mais a leur revenir Perirent tuit, po de gent exceptée : Toudis advient ce qui doit advenir. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 89). Or nous dist uns proverbe qui est vray que chu qui doit avenir jà ne puet trespasseir. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors B.B., t.2, a.1400, 118). Les choses qui doivent avenir, convient qu'elles adviennent (Ponthus Sidoine C., c.1400, 131). Sy vousavertis que je suis Zephir, qui suis moult doulant de la mort Estonné, mais avenir convient ce qui est ordonné. Sy vueil bien que vous sachiez que jamais ne vendrez a chief de vostre intencion se tant ne faittes quePasselion le jeune enfant, a qui je ne fauldray aucunement, soit en personne a ce siege (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 235). [Les Sarrazins surprennent les troupes de Jourdain qui font le siège devant un site] Quant oïrent [ceux du guet] paiiens enviers yaux aprochier, Celle part sont tournez ; mieux leur venist lessier, Mais chou qu'avenir doit ne puet on despicier, Chou avient qui doit estre. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 550).

Rem. Morawski 997 : La chose qui être doit ne peut être qu'elle ne soit ; Hassell 31, A32.

4
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     AIMER     
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On ne peut être aimé de tous : Prince, nul ne doit desirer Pour le los du monde regner, Mais des biens de Dieu soit jaloux ; Ses officiers doit supporter S'ilz font bien et les contenter : On ne puet estre amé de tous. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 174).

Rem. Morawski 1512 : Len ne puet estre de touz amez ; Hassell 33, A60.

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     AISE     
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Aise sont ceux qui n'ont pas d'enfants : Car qui les a [les enfants], tenir fault grant mesnage, Nourrice avoirn oyr braire et crier, Vestir, chaucier, pain, vin, lait et fromagr, Buche, charbon, pain et char pour mengier, Chambres et lis, drapeaux, linge a couchier, Bers a bercier, et sentir leur ordure, Six ou sept ans que ceste dance dure : Qui enfans a ne lui fault autre estrille ; Ja bien n'aura fors que malaventure : Aise sont ceulx qui n'ont ne filz ne fille. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 260).

6
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     ÂNE     
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Chantez à l'âne, il vous fera des pets "Il est inutile de vouloir convaincre un ignorant" : Il vous oit bien, mais il ne lui en chaut, Autant vaudroit batre son cul au chaut. Ou enseignier a harper dix mulès Que de parler a lui ne bas ne hault : Chantez a l'asne, il vous fera des pès. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 210). Pourrez vous bien le cours du firmament Faire muer ? eaue devenir cendre...? - Certes, nennil. - Neant plus entreprandre Ne devez vous a rude cuer l'assaut ; Par l'une entre, par l'autre oreille sault Ce qu'on lui dit, n'est que riote et plès ; Depportez vous d'enseignier tel vassaut : Chantez a l'asne, il vous fera des pès. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 211).

Rem. Morawski 340 : Chantés a l'asne, il vous fera des pés. Hassell 40, A142 ; DI STEF. 24b, ane.

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     ÂNE     
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Chantez à l'âne, il vous fera des pets "Il est inutile de vouloir convaincre un ignorant" : Il vous oit bien, mais il ne lui en chaut, Autant vaudroit batre son cul au chaut. Ou enseignier a harper dix mulès Que de parler a lui ne bas ne hault : Chantez a l'asne, il vous fera des pès. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 210). Pourrez vous bien le cours du firmament Faire muer ? eaue devenir cendre...? - Certes, nennil. - Neant plus entreprandre Ne devez vous a rude cuer l'assaut ; Par l'une entre, par l'autre oreille sault Ce qu'on lui dit, n'est que riote et plès ; Depportez vous d'enseignier tel vassaut : Chantez a l'asne, il vous fera des pès. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 211).

Rem. Morawski 340 : Chantés a l'asne, il vous fera des pés. Hassell 40, A142 ; DI STEF. 24b, ane.

8
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     AUMÔNE     
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L'aumône est faite : [Expr. utilisée pour faire entendre à qqn qu'il ne doit pas insister, qu'il n'y a rien à espérer] Allez (à Dieu), l'aumosne est faite : Humble dame, regardez moy. En pité, car d'amours marvoy. J'ay pour li mainte angoisse traitte. - Certes, amis, je n'ay de quoy : Alez a Dieu, l'aumosne est faicte (...). - Fuiez, trop me chargiez d'annoy, Alez a Dieu, l'aumosne est faicte. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 359). Tous en ventant se recommandent ; Mais la dame n'est pas parfaicte S'elle a ceulx qui ainsy quaimandent Ne dit, "Alez ! l'aumosne est faicte." (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 69).

Rem. L'expr. est empl. au sens propre dans l'ex. suiv. de Gerson, appliquée à des mendiants qui auraient laissé passer l'heure de la donnée : Ainsy comme les povres musars qui par la ville ou par les champs yroient jouer ou s'occuperoient en parlant et riant, puis a l'un puis a l'autre, laisseroient passer le temps ; et quant ilz cuideroient venir on leur diroit : ales à Dieu, l'aumosne est faite, et si seroient moques des autrez. (GERS., Mendicité G., 1400-1401, 226)..

9
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     AUMÔNE     
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Qui veut faire l'aumône ne doit pas la faire attendre : Celle qui veult son aumosne donner Ne le doit pas faire deux foys attendre ; Au premier cop doit tout abandonner Celle qui veult son aumosne donner (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 93).

Rem. Hassell 44, A206.

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     AVOIR1          AVOIR2     
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Quand avoir vient corps fault : Prince, qui a dès son commencement Vivre et vestir, soit liez, joieux et baut ; Qui trop convoite, il vit dolentement : Pour ce dist on : quant avoir vient corps fault. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 16).

Rem. Morawski 1733 : Quant avoirs vient, et cors faut. Hassell 46, A230.

11
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     BARAT     
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Barat toujours les barateurs conchie. "La tromperie retombe toujours sur les trompeurs" : [Morale de fable intitulée De la raine qui conchie la souris (La grenouille et le rat chez La Fontaine)] Perir puisse il en telle guise Qui de aidier fait par faintise Semblant, et veut nuiseür estre : Barat doit conchier son mestre. (Ysopet I-Avionnet B., c.1339-1348, 208). [La grenouille promet à la petite souris de lui faire traverser la rivière] La rayne lors, qui ne pensa qu'a honte, La souriette a liée de fis ["fils", pour l'attacher à son pied] ; En fleuve entra, la se plunge et affonde Pour la noier ; mais uns escoufles vis Les happa : la fut leur biere ; Barat toudis les barateurs conchie (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 88). Tel est bien rouge et caulteleux, Plain de barat et de malice, Que, combien qu'il soit rouge gueux, Rien ne luy vault son mauvaix vice, Car tel cuide en son propre office Trompeur et grant baratteur estre Qui treuve par son maliffice Que barat tourne sur son maistre. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 82).

Rem. Hassell 47, B7 ; DI STEF. 59a, barat.

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     BATTRE     
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[Un des proverbes évoquant des actions qui font perdre temps et peine] Autant battre son cul au chaud que de... parler à qui ne veut entendre : Il vous oit bien [celui qui ne veut entendre], mais il ne lui en chaut, Autant vaudroit batre son cul au chaut Ou enseignier a harper dix mulès Que de parler a lui ne bas ne hault : Chantez a l'asne, il vous fera des pès. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 210).

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     BESOGNE     
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Bon fait toudis penser à sa besogne : ...Mais je ne sçay ce songe interpreter, Fors que bien sçay, a justement parler, Bon fait toudis penser a sa besongne. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 28).

Rem. Hassell 50, B47.

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     BIEN     
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Partout doit vaincre le bien/ le bien vainc tout : Si que bien oseroie attendre Vray jugement, sans plus contendre, Qu'on les doit plus auctorisier Et en tous estas plus prisier Que les dames, de qui parole Tenez que je tien a frivole, Qu'on dit -- et vous le savez bien -- Que par tout doit veincre le bien. (MACH., J. R. Nav., 1349, 237). Quant j'ay bien tout consideré, Les estas du monde present, Et les cours ou j'ay demouré Et la maniere de la gent, L'un est riche, l'autre indigent L'un se faint, l'autre en vain se crout Bon se fait porter loyaument, Car au derrain le bien vaint tout. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 97).

Rem. Hassell 52, B79.

15
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     BLÉ     
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Tel a peu de blé qui a assez pain cuit. "Il n'est pas nécessaire d'amasser quand on a ce qu'il faut" : Ne vous chaille de tendre a amasser, Mais ne pensez qu'a mener bonne vie ; Qu'en amassant puet on son corps casser Et acquerir courroux, merencolie, Dont venir puet crueuse maladie Qui maintefois a l'ame et au corps nuit ; Qui a santé, pour Dieu, ne se soussie : Telz a pou blef qui a assez pain cuit. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 293).

Rem. Hassell 188, P6 ; DI STEF. 85b, blé. Cf. aussi Morawski 1497 : Len ne doit pas mectre sa faulx en autruy blé.

16
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     BOITEUX     
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Un homme contrefait ose appeler boiteux un autre homme : Trop me nerveil comme uns homs contrefais Ose boiteux un autre homme appeler, Ne comment cilz que se sent bien meffais Ose des maulx d'un estrange parler. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 96).

Rem. Hassell 55, B128 ; DI STEF. 89a, boiteux.

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     CHAT     
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[Le chat sait tirer parti de l'expérience] Chat échaudé/chat qui a le cul brulé craint l'eau : On dit qu'eschaudez yaue craint, Poissons batu fuit le fillé, Et cerf qui a esté empaint, Et chaz qui a le cul brulé (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 30). Caz eschaudez craint eaue jour et nuit ; Si fait mauvés, s'il est qui le pugnice, Paine et tourment : avisez ci trestuit : Durer ne peut royaume sanz justice. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 264).

Rem. Morawski 710 Eschaudez eve creint ; Hassell 100, E9 ; DI STEF. 147c, chat.

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     CHAT     
-

[Le chat sait tirer parti de l'expérience] Chat échaudé/chat qui a le cul brulé craint l'eau : On dit qu'eschaudez yaue craint, Poissons batu fuit le fillé, Et cerf qui a esté empaint, Et chaz qui a le cul brulé (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 30). Caz eschaudez craint eaue jour et nuit ; Si fait mauvés, s'il est qui le pugnice, Paine et tourment : avisez ci trestuit : Durer ne peut royaume sanz justice. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 264).

Rem. Morawski 710 Eschaudez eve creint ; Hassell 100, E9 ; DI STEF. 147c, chat.

19
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     CHÉTIF     
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Nul n'est chétif s'il ne le cuide être : Moult est frans cuers riche et plains de loenges : Nul n'est chetis s'l ne le cuide estre. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 123).

Rem. Hassell 70, C120.

20
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     CHEVAL     
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Nul ne tendit onques à cheval d'or sans en avoir la bride à son vivant : Nulz ne tendy oncques a cheval d'or Qu'il n'en eust la bride àson vivant, Se du querir fu sage et diligent. Diligence est un tresnoble tresor Et qui a fait enrichir mainte gent. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 168).

Rem. DI STEF. 161c, cheval.

21
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     CHEVAUCHER     
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L'homme ne chevauche qu'un cheval : Que vault avoir cent ou .IIc. chevaulx Derrier son dos et en sa compaignie, Les gens aussi ? Ce ne sont que travaulx, Pompe et orgueil qui abregent la vie (...) : Homme ne voy chevauchier c'un cheval. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 20).

Rem. DI STEF. 161c, cheval.

22
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     CHIEN     
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On n'apprivoise pas le chien en lui faisant mal : Faire despit, dommaige et desplaisir, Injure, annuy et toute moquerie, En lieu commun, sanz cause, et ce desir Continuer en toute seignourie A personne qui a esté nourrie En franc vouloir, et sanz li faire bien, Fait estrangier ["fait quitter"] le lieu qui le detrie : Par faire mal n'aprivois'on pas chien ! (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 281). ...mais l'en dit que pour estre compere à chien l'en n'en doit point porter maindre baston. (Lettres Ch. VIII, P., t.2, 1488, 125).

Rem. Hassell 73, 165.

23
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     CHOSE     
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Il n'est chose qui ne vienne à sa fin : ...Et puis convient tout aler a declin, Arbres, bestes, gens mourir par viellesce : Il n'est chose qui ne viegne a sa fin. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 378). Pour chou dist on : n'est cose, quant Dieu l'a establie, Que bien a point ne viengne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 589).

Rem. Hassell 75, C190.

24
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     CLOCHER1          CLOCHER2     
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Les grands vents font les clochers torts "Les grands vents font osciller, pencher les clochers" : Petiz bas lieux sont trop moins a doubter ; Car tant n'y a dangers ne desconforts Ne telz perilz comme de soy bouter Es haulz clochers que les granz vens font tors. Maintes gens sont par trop hault monter mors (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 9).

25
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     COMPAGNIE     
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Il fait bon avoir compagnie : On dit qu'il fait bon avoir compaignie, Mais en mains cas s'en pass'on de legier ; Uns glous la fuit quant il a gloutonnie, Tout seulz vouldroit sa viande mangier.Hons en grace vouldroit estrangier, Sanz compaignon estre, et demourer seulx. Compaignie vouldroit bien uns tigneux, Et homs blasmez, pour un qu'ilz fussent troy. Ne sçay comment gens dorment deux par deux : En tous temps fait bon couchier a par soy. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 300).

26
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     COMPAGNON     
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Bon compagnon a trop sur lui à dire : Princes, par Dieu, c'est un bien grant despit D'ainsi vouloir son compaignon mesdire : Si vous suppli qu'a tous soit contredit Que bons compains a trop sur lui a dire. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 115).

27
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     COMPARER1          COMPARER2     
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Qui mal fait, si le compare : On dit que le monde est mauvais Et qu'il empire chascun jour Et que bon ne sera jamais Et que nulz ne quiert plus honnour ; Li freres honnist la serour Et le fils deçoit bien son pere, Et le grant destruit le menour : Qui mal fera si le compere. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 234).

28
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     CONSEIL     
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Fou est qui se conseille et ne veut bon conseil tenir : Saincte Juno, vueillez moy conforter, Car je n'ose n'escripre ne parler A ma Dame : quelque part qu'elle soit, Fay lui mes maulx en dormant figurer Par Morpheus ; ce conseil vueil ouvrer : Foulz zqt li homs qui bon conseil ne croit. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 119). Foulz suy, foulz est qui se conseille Et ne veult bon conseil tenir (DESCH., M.M., c.1385-1403, 187).

Rem. Morawski 777 : Fous est qui ne croit consoill ; Hassell 82, CC282. DI STEF. 192a, conseil

29
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     CONSEIL     
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Le coeur noble croit toudis bon conseil : Le cuer noble croit toudiz bon conseil, Car il n'a pas queue d'escorpion ; Il ne point pas ceulx qui sont en sommeil, Ne pas ne veult ferir en trahison (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 133).

30
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     CONTRAIRE1          CONTRAIRE2     
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Deux contraires ne peuvent s'aimer : Qui vielle prent, se jone est, il enrage : Deux contraires ne se puellent amer ; Si va ailleurs ; pis vault que bordelage. Se trop jone a, il ne fait que penser, Maistresse fault pour la duire et garder (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 248).

31
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     CONVOITER     
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Qui trop convoite vit dolentement : Prince, qui a dès son commencement Vivre et cestir, soit liez, joieux et baut ; Qui trop convoite, il vit dolentement : Pour ce dit-on : quant avoir vient, corps fault. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 16).

Rem. Hassell 83, C290.

32
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     COUCHER     
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En tous temps il fait bon coucher à par soi : ...L'un veult dormir, l'autre veult devisier ; Contraires sont, descouvers et fruilleux, La rongne en vient, la toux, boces et cleux ; Si vault trop mieulx chascun en son recoy Dormir a part, pour le moins perilleux : En tous temps fait bon couchier a par soy. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 301).

33
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     COUP     
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Un coup vient qui tout paie : Vous qui servez de jour en jour Et qui avez long temps servi A grant paine et a grant labour Sanz avoir esté remeri, Ne vous chaille, car je vous dy, Se bien servez jusques au bout, Un coup vendra qui paiera tout. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 69). Et s'en retourna à Crathor en reconfortant ses gens en leur disant que ung cop viendroit qui tout payeroit. (BUEIL, II, 1461-1466, 120). Mauvais puet bien rengner, mais quant rennet ara, .I. cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 122). Quant tu as tant rengné en te malle fachon, Si te convient morir a gran percussïon : Un cop vient qui tout paie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 488).

Rem. Hassell 85, C325 ; DI STEF. 208b, coup.

34
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     CROIRE     
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Qui légier croit, c'est grande folie : [La grenouille promet à la petite souris de lui faire traverser la rivière] La rayne lors, qui ne pensa qu'a honte, La souriette a liée de fis ["fils", pour l'attacher à son pied] ; En fleuve entra, la se plunge et affonde Pour la noier ; mais uns escoufles vis Les happa : la fut leur biere ; Barat toudis les barateurs conchie, Ces deux destruit faintis en douce chiere : Qui legier croit, certes c'est grant folie. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 88). Princes, chascun doit en soy regarder Se ce qu'il oit est vray, possible et cler, Et s'estre puet selon raison notoire, Ains qu'il doye son cuer determiner A croire faulx, ou trop fait a blamer : C'est grant peril de legierement croire. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 48).

Rem. Cf. aussi Morawski 982 : Ge ne croy pas ce que je oy dire, mais ce que je voy.

35
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     CROIRE     
-

Qui légier croit, c'est grande folie : [La grenouille promet à la petite souris de lui faire traverser la rivière] La rayne lors, qui ne pensa qu'a honte, La souriette a liée de fis ["fils", pour l'attacher à son pied] ; En fleuve entra, la se plunge et affonde Pour la noier ; mais uns escoufles vis Les happa : la fut leur biere ; Barat toudis les barateurs conchie, Ces deux destruit faintis en douce chiere : Qui legier croit, certes c'est grant folie. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 88). Princes, chascun doit en soy regarder Se ce qu'il oit est vray, possible et cler, Et s'estre puet selon raison notoire, Ains qu'il doye son cuer determiner A croire faulx, ou trop fait a blamer : C'est grant peril de legierement croire. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 48).

Rem. Cf. aussi Morawski 982 : Ge ne croy pas ce que je oy dire, mais ce que je voy.

36
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     CROIRE     
D. -

[Inf. subst.] Le croire légèrement fait décevoir et perdre mainte gent : Promesse m'a Folour fait commencer Et de mes biens faire vendicion, Si se fait bon sur ces poins aviser, Il n'y a tel com la possession ; Le croire legierement Fait decepvoir et perdre mainte gent ; A paroles jamais nul ne s'assente : On ne tient pas toudis ce qu'on convente. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 25).

Rem. Hassell 86, C347.

37
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     CUIDER     
-

Trop fou est celui qui en cuider se fonde : Prince, monstrez a ces jeunes enfans Que leurs cuidiers ne les soit decevans, Car tost verront de viellesce la bonde Et mort, qui fiert les petiz et les grans ; De mes cuidiers n'ay qui vaille .II. gans, Pour ce est trop foulz qui en cuidier se fonde. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 156).

Rem. Hassell 87, C351.

38
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     DÉCEVEUR     
Déceveurs sont déçus communément : O decevans, je te voy deceu ; Par convoitise et par force d'avoir Trop as le cuer failli et recreu, Netu ne faiz jamaiz a recevoir ; Car tu pues bien la misere savoir Que mariage donne generalment Ou tu t'es mis, dont le proverbe est voir : Deceveurs sont deceus communement (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 353).

Rem. DI STEF. 230b, deceveur.

39
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     DÉCONFORTER     
-

Trop éjouir, ne trop déconforter ne se doit homme pour chose qui advienne : Trop esjouir, ne trop desconforter Ne se doit homs pour chose qu'il aviengne, mais doit cas tresconstamment porter ; Du bien n'esjouit, ne du mal ne se plaingne, Car Fortune, qui a en son demaine Les cas soudains, mue soudainement Leesse en plour, et dueil en joie maine (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 213).

40
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     DENT1          DENT2     
-

Il n'est douleur que le mal des dents : Aucuns dient : "Grant peine est de veiller, D'avoir tierçaine ou fievre tout a fait, Ou mal ou ventre , ou d'estre prisonnier (...)." Maiz c'est tout riens au regart que je prens : Il n'est doleur fors que le mal des dens ! (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 4).

Rem. DI STEF. 242c, dent.

41
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     DENT1          DENT2     
-

Les dents devant sont bonnes. "Les dents devant la langue sont bonnes ; il fait bon se taire" : Tout mal voy en chascune court, Envie, couvoitise, ordure, Traison, orgueil et luxure ; Preudommes hors, regner felons ; On n'y fait raison ne droiture. - Tais toy ; les dens devant sont bons. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 159).

Rem. Morawski 1667 : Por ce sont les dens au devant que len ne die folie ; Hassell 91, D34.

42
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     DIRE1          DIRE2     
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C'est bien dit, mais on n'en fait rien : Les faiz aux dis sont foible merrien, Car la bouche fait trop le cuer deffaire ; Et promet et parole trop bien, Et le cuer ment qui est proprietaire ; Si vaulsist mieulx souvent la bouche taire Que par mentir faire au cuer villenie, Qu'a noble cuer le mentir ne doit plaire, Ainsi dit on, mais on ne le fait mie. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 63). Princes, chascun se tient chargé En conscience de peché, Disant que tout vray crestien Doit faire aumosne et charité Et l'un de l'autre avoir pité ; C'est bien dit, mains on n'en fait rien. (DESCH., Oeuvres R., t.7, c.1370-1407, 243).

Rem. Hassell 97, D107

43
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     EAU     
-

Il n'est si grande eau qu'on ne puisse épuiser : ...Nulz n'y pescha [dans un riche lac], fors le seigneur, toudis A plaine eaue, sanz rompre le rivage. Estat moien en tenoit comme saige Sanz le vouloir par excès effruitier, Pour ce qu'il n'est tresor qui par oultraige N'eaue si grant ne se puist espuisier. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 7). ...il n'est si grant yaue c'on ne puist[,] espuchier, Ne il n'a si fort homme dechi à Montpellier Qu'en une hoeure de jour ne se puist bien blechier (Enfances Doon de Mayence P., c.1450-1500, 420).

44
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     EAU     
-

Eau dérivant s'est tantôt enrivée. "Un phénomème violent ou trop rapide ne dure pas longtemps (des réussites trop rapides ne durent pas) " : Eaue desrivant s'est tantost enrivée : A ce mirer se doivent foul et saige. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 51).

Rem. Hassell 100, E8 ; DI STEF. 279c, eau.

45
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     ÉCHAUDER     
-

Échaudé craint l'eau (chaude) : On dit qu'eschaudez yaue craint, Poissons batu fuit le fillé (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 30). Eve te cuida enchanter, Les cieulx tollir et supplanter. Se ta fille te deceüt, Ta femme trop pis fait eüst. Eschauldés craint eaue chauffée ; Ainsi doubtas tu la maufée. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 165). Nommeement Jourdain a le mort moult doutee Pour se fame qui est tant de mal apressee Et pour se gent oussy qu'elle ne soit grevee : Perte que jamais n'iert a nul jour recouvree ; Pour che cremoit Jourdain de le mer le posnee. Point ne m'en esmerveille, car personne escaudee Yaue caude redoute (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 370).

Rem. Morawski 710 : Eschaudez eve creint : Hassell 100, E9 ; DDI STEF. 277c, eau.

46
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     ENVIE     
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[L'envie est éternelle] Envie ne dort/ne meurt jamais : Si me dit : "Amis, vous savez, Et bien oï dire l'avez, Qu'Envie si ne puet morir Et que partout vuet signourir , Si qu'en tout le monde n'a regne Qu'elle n'i soit, qu'elle n'i regne, Et qu'elle n'i face la dame..." (MACH., D. Lyon, 1342, 224). ...en proverbe est dit pieça Qu'Envie si ne mourra ja. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 250). Princes, selon m'entencion, Les gens sont cause et mocion D'avoir Envie en leurs palays ; Povre vit en elacion, L'un mort prant en l'autre action : Envie ne mourra jamais. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 276). Maiz Envie, qui ne dort, M'a tolu, par son effort, M'amour, ma paix, ma santé, Sanz cause, et de volenté (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 14). ...par ma foy, je jureray bien sur Dieu que à nostre amour n'a nul vilain pensement. Mais ainsi est que Envie ne peult mourir. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 83). Car on dist ensi que envie ne poet morir en Engleterre. Ossi règne elle et voet regner en pluiseurs aultres pays. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 40). On dist en un commun proverbre, et voirs est, que onques envie ne morut (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 85). Mestier aura de soy garder, Car, se Fortune lui cuert seure, Envie, qui ne dort nulle heure, Le chargera de si dur fais Qu'il en sera mors et deffais (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 89). Naimmez, dist il, par foy, trop vous oy mal parler ! Ne vous fiz onques mal que seuïssiez prouver, Et quant me dites mal, s'en faitez a blamer ; Mais envie ne puet nullement decliner (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 96). ...l'ung et l'autre [voisin du riche] queroit butin, Disant que le riche avoit tort. Envie ne meurt jamais ne dort. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 416).

Rem. Morawski 704 : Envie ne morra ja ; Hassell 103-104, E55.

47
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     ENVIE     
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[L'envie est éternelle] Envie ne dort/ne meurt jamais : Si me dit : "Amis, vous savez, Et bien oï dire l'avez, Qu'Envie si ne puet morir Et que partout vuet signourir , Si qu'en tout le monde n'a regne Qu'elle n'i soit, qu'elle n'i regne, Et qu'elle n'i face la dame..." (MACH., D. Lyon, 1342, 224). ...en proverbe est dit pieça Qu'Envie si ne mourra ja. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 250). Princes, selon m'entencion, Les gens sont cause et mocion D'avoir Envie en leurs palays ; Povre vit en elacion, L'un mort prant en l'autre action : Envie ne mourra jamais. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 276). Maiz Envie, qui ne dort, M'a tolu, par son effort, M'amour, ma paix, ma santé, Sanz cause, et de volenté (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 14). ...par ma foy, je jureray bien sur Dieu que à nostre amour n'a nul vilain pensement. Mais ainsi est que Envie ne peult mourir. (Ponthus Sidoine C., c.1400, 83). Car on dist ensi que envie ne poet morir en Engleterre. Ossi règne elle et voet regner en pluiseurs aultres pays. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 40). On dist en un commun proverbre, et voirs est, que onques envie ne morut (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 85). Mestier aura de soy garder, Car, se Fortune lui cuert seure, Envie, qui ne dort nulle heure, Le chargera de si dur fais Qu'il en sera mors et deffais (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 89). Naimmez, dist il, par foy, trop vous oy mal parler ! Ne vous fiz onques mal que seuïssiez prouver, Et quant me dites mal, s'en faitez a blamer ; Mais envie ne puet nullement decliner (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 96). ...l'ung et l'autre [voisin du riche] queroit butin, Disant que le riche avoit tort. Envie ne meurt jamais ne dort. (GAGUIN, Passe temps oisiv. T., 1489, 416).

Rem. Morawski 704 : Envie ne morra ja ; Hassell 103-104, E55.

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     ENVIE     
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Envie est dans les cloîtres et à la cour : Par lui [envie] va chascun murmurant ; Maint debat et mainte meslee Fait chascun jour, mainte assemblée, Tousjours de l'un a l'autre court : La ne puet paix estre trouvée, Envie est en cloistre et a court. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 175). ...es cours des seigneurs Envye est sur les gouverneurs, Sur chevaliers et escuyers, Mesmement sur les officiers ; Conclusion, pour faire court, Envye est tousjours a la court (Myst. Viel test. R., t.4, c.1450, 116). Le G. soubstient ung tas de ff. rebelles, Plaines de boure, enflees de coton, Doint on feroit marchepiés et scabelles, Se tu, qui crois en leurs faulses libelles, Ne leur venois soustenir le menton. Tu viens querir cinq pieds en ung mouton, Troubler nostre eaue et accrositre le vent : Tousjours se loge envie en un convent. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 207).

Rem. Hassell 103, E54 ; DI STEF. 299b, envie.

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     ESTABLE1          ESTABLE2     
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Les choses de ce monde sont peu estables : De jour en jour va en diminuant De ce monde la revolucion, Et les estas vont en continuant De mal en pis a leur destruccion. Les elemens causent confusion, Nature en soy trop fort se diminue, Tout se destruit ; en la conclusion Riens estable ne say dessoubz la nue. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 109). Desoubz le ciel n'a riens estable. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 193). [Dans un poème dédié à Madame Marguerite] Se maintenant n'avez, en haulte espere, Bruit qui prospere au monde miserable, Louez celluy qui sur tous roix impere, Dieu nostre pere, affin qu'il vous appere, Comme j'espere, en gloire pardurable ; N'est riens estables au siecle varïable : L'un quiert estable et l'autre est voyagiere, Mais vous serez en cieulx grant douagiere. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 342). LE CHEVALIER (à la mort). Or ay je esté autorisé En pluseurs fais et bien famé, Des grans et des petis prisé, Avec ce des dames amé. Ne oncques ne fus diffamé A la court de seigneur notable. Mais a cop suis tout pasmé. Dessoubz le n'a rien estable. (Danse macabre C., 1485, 24). Et me fut dit à ce disner que, dès ce que le passaigier fut arrivé d'Angleterre, qui leur avoit porté ceste nouvelle, que en moins d'ung quart d'heure chascun portoit ladicte livrée ; tant fut ceste mutation hastifve et soudaine : c'est la première foiz que j'euz jamais congnoissance que les choses de ce monde sont peu estables. (COMM., I, 1489-1491, 208). LE RELIGIEUX. Au monde n'y a riens estable Pour refuge ne seureté ; Puis office si est muable Et revocable a voulenté. Le plus seur est d'estre herité, Ou d'avoir pour vivre science, Car, quant survient aversité, Art garde l'omme d'indigence. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 148).

Rem. Morawski 559 : Dessoubz le ciel n'a riens estable ; Hassell 216, R39. Voir aussi Hist. prem. destruct. Troie R., c.1470-1480, 220 : Il n'y a rien ferme entre les mortels.

50
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     ÉTAT     
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Chacun doit être content de son état : Prince, estre doit chascuns contens De son estat selon son sens, Il ne fait bon trop acquerre Ne vouloir monter es haulz rens Dont chéent les plus acquerans De deux celles le cul a terre. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 384).

51
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     ÉTAT     
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Perilleux sont les grands états : Mieulx vaut mangier du potaige et des chos, Estre vestu d'un gros drap de villaige (...), Franc de son corps en seurté et en pès, Qu'estre en paour en un riche palès Et monter hault pour descendre trop bas ; Car es hauls lieux sont les vens trop mauvès : Perilleux sont par tout les grans estas. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 385).

52
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     ÉTRILLE     
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Qui enfant a ne lui faut autre étrille : Car qui les a [les enfants], tenir fault grant mesnage, Nourrice avoirn oyr braire et crier, Vestir, chaucier, pain, vin, lait et fromagr, Buche, charbon, pain et char pour mengier, Chambres et lis, drapeaux, linge a couchier, Bers a bercier, et sentir leur ordure, Six ou sept ans que ceste dance dure : Qui enfans a ne lui fault autre estrille ; Ja bien n'aura fors que malaventure : Aise sont ceulx qui n'ont ne filz ne fille. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 260).

Rem. DI STEF. 37a, estrille.

53
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     EXPERT1          EXPERT2     
On doit croire à l'expert : Selon raison, il n'est nulle science Qu'il ne conviengne à experimenter Mais en tous cas a lieu experiance, Et je le puis clerement demonstrer : Qu'uns clers nouviaulx n'oseroit entamer Plait pour autrui jusque il ait bien l'usaige, Et uns homs lays l'ose bien demener : A l'omme expert creez, ce dit le saige. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 107). Je m'en fuy ou trieues requier, Car matés suy en l'eschequier. Si te pri, que bien t'en souviegne, Que pareil meschief ne te viegne. Chastie toi par cest memoire, Car à l'expert en doit on croire. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 51). ...Les mariez, les continens, Bons et mauvais ont mains tourmens En ce monde. Croiz en le maistre, C'est Job, qui le doit bien congnoistre. on doit celuy croire à fiance Qui est expert en sa science. (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 130).
54
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     FAIRE     
-

Au faire gît toute la manière : Au conseil a chascun s'oppinion, Tuit dient bien, mais qui vient au service D'executer, nul n'y a vision (...) ; Es armes communement Conseille toy a ceuls qui proprement Doivent aler soustenir ta banniere : Clers n'y vont point, et font le jugement, Mais au faire gist toute la maniere. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 92).

Rem. Cf. aussi Morawski 138 : Assez fait qui fait faire, 349 : Chacun dit : je feray, je feray, mais la veue declaire tout, 1455 : Len doit faire l'un avant l'autre, 1457 : Len doit faire quant leus et tens en est, 1458 : Len doit faire quant len peut, car on ne fait pas quant on veult, 1988 : Qui me fet faz à lui, que ne me fet ne jo lui, 2156 : Qui te fayt, fay luy.

55
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     FAIRE     
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Fais ce que tu dois (et Dieu fera le demeurant/et advienne que pourra) : Fay tousjours ce que tu doys : Ne t'esbahy se tu voys Aucune chose grevayne ; Ce qui puet avenir veigne : Dieux cognoist tout une foys. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 23). Lors la royne respondy a Ardant Desir et dist ainsi : "Beaux amis et vous belle amie, il se dit en proverbe : Fais ce que tu dois et veigne ce que pourra..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 444). Fay ce que tu dois et Dieu fera le demourant ; pour tant lui prions en la quarte demande : panem nostrum etc., jour au jour la vie. (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 378). ...cusançon ou solitude se peut faire en quatre manieres : ou pour desespoir de la pourveance de Dieu ; ou par trop soy occuper en telles pensees et par en perdre sa raison ailleurs ; ou par mesure selond bonne prudence pour soy, ou quartement pour la chose punblique. Les deux dernieres se peuvent faire, et non pas les autres. Fay ce que tu dois et Dieu fera le demourant (GERS., 1403, Oeuvres complètes G., 895). Touttesfoys les choses sont adventureuses, et aucuneffoys les hommes n'ont pas la congnoissance proprement de ce qu'il se doit faire, et Dieu leur oste l'entendement, par quoy ilz font tout le contraire de la raison. Mais, là où Dieu veult, sens de homme n'a mestier ; pour ce, fault tout mettre en la main d'icellui et faire selon ung proverbe qui dit : Fais ce que tu dois et adviengne ce qu'il pourra. (BUEIL, II, 1461-1466, 205).

Rem. Hassell 108, F5 ; DI STEF. 325c, faire.

56
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     FAMILIARITÉ     
Trop grande familiarité engendre contempt/haine/mépris /fait dépit : ...le seigneur et gouverneur (...) doit estre doulz et amiable avec ses chambellens et ses familiaires, et non pas tant seulement que il le puissent despire, si comme il est escript : "Trop grant familiarité fait despit". (VIGNAY, Théod. Paléol. K., c.1333-1350, 70). ...comment que j'aimme mont mon secretaire et que je me fye fort en li et [vous] aussi, vous m'avés envoié de vos joiaus par lui, li quel ont esté pris en vostre riche tresor ; par m'ame, je veuil que vous sachiés certainnement que, se vous poiés faire chose qui me peust desplaire, cilz presens que vous m'avés envoié par lui me desplairoit. Et vous suppli humblement, se vous amés mon bien, ma paix et ma joie, que jamais il ne vous aviengne par li ne par autre ; que, par Dieu, je ne le recevroie point de li ne d'autre, pour ce que trop grant familiarité engendre hayne (MACH., Voir, 1364, 768). Trop grant familiarité Nourrist et engendre contemps, Aussi trop grant crudelité Gendre haine a toutes gens ; Or soit donc sires diligens De prandre entre deux le moyen (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 245). Et se par la bonté de mon pere tu en auras un [conseiller] qui soit bon, saige et loyaux, ayme le bien et garde toy bien que avecques lui tu n'ayes pas une extreme amitié. Car il se dit en proverbe que trop grant familiarité si engendre contens et riote. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 231). Mais l'en dit, qui trop veult souffrir Quant on se repute trop mendre, Car familiarité gendre En ce cas a humble contant, Si ne fait pas bon l'estre tant Ne qu'om soit chetis de son gré (DESCH., M.M., c.1385-1403, 297).

Rem. Hassell 108, F19 ; latin : Nimia familiaritas parit contemptum ; DI STEF. 328b, familiarité.

57
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     FILLE1          FILLE2     
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Qui fille a n'est pas à repos : Je ne croy par mon jugement Qu'il soit plus grant merencolie, Sanz nul du corps et sanz tourment, Que d'omme qui fille marie En estat de chevalerie, De clerc, de bourgois ou de lay ; Par ma fille bien aprins l'ay Qui m'a rugié jusques aux os. Pour ve a ceuls qui fille ont diray : Qui fille a n'est pas a repos. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 79).

Rem. DI STEF. 350c, fille.

58
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     FOU1          FOU2     
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Fou ne croit/ne doute pas jusqu'à ce qu'il prenne/ reçoive (des coups) : On dit tousjours en remanbrance : "Li foul qui est de folie en voie Pert sa saison s'il ne folloie." Et moult de gens dïent souvent : "Li faoul ne doubte jucques il prent." (Liber Fort. G., 1346, 78). Ces plaies vit [Pharaon], et chascun les doubta, A Moyse fist supplimacions De les oster, dit qu'il s'amendera Et au peuple fera remissions. Dieu lui osta, mais plus d'affliccions Faisoit après au peuple et de tourment, Dont, au derrain, fu sa destruccions : On dit que fol ne doubte jusqu'il prent. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 145). Qui vivre veult sanz grant peril avoir, Pour eschiver de ce monde l'envie, L'estat de court doit fuir (...) ; Regner un temps, languir l'autre saison Y voit on maint, cheoir soudainement De hault en bas ; pour quoy ne la fuit on pas ? Pour ce que foul ne doubte jusqu'il prant (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 289). Ne soye mie tele, mon ame, comme ceulx desquelz dit le proverbe commun : fol ne croit jusques il prent (GERS., Mendicité G., 1400-1401, 271). ...aulcuns dient qu'iz ne se pourroient guarder d'aulcuns pechés pour Dieu et pour leur salut, comme de jurer et de luxure, Qui s'en garderoient bien ainçois qu'ilz pardissent ung franc, voir ung blanc pour cheschun deffault, comme aulcuns s'en sont guaedés par ceste maniere, si n'est que faintise de voulenté et deffault de vray foy des painnes d'enfer. Et ceulx sont comme le fol qui ne croit jusques il prent, lors se repent mais est trop tart. (GERS., 1406, Oeuvres complètes G., 205). ...il n'est rien plus veritable Que de morir, ne moing estable Que vie d'omme, on l'aparçoit A l'eul, pour quoy ce n'est pas fable : Folz ne croit jusques il reçoit. (Danse macabre C., 1485, 44).

Rem. Morawski 788 : Fous ne crient devant qu'il prent, 789 : Fous ne doute tant que il prent ; Hassell 121, F152 ; DI STEF. 375a, fou.

59
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     FOU1          FOU2     
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Fou ne croit/ne doute pas jusqu'à ce qu'il prenne/ reçoive (des coups) : On dit tousjours en remanbrance : "Li foul qui est de folie en voie Pert sa saison s'il ne folloie." Et moult de gens dïent souvent : "Li faoul ne doubte jucques il prent." (Liber Fort. G., 1346, 78). Ces plaies vit [Pharaon], et chascun les doubta, A Moyse fist supplimacions De les oster, dit qu'il s'amendera Et au peuple fera remissions. Dieu lui osta, mais plus d'affliccions Faisoit après au peuple et de tourment, Dont, au derrain, fu sa destruccions : On dit que fol ne doubte jusqu'il prent. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 145). Qui vivre veult sanz grant peril avoir, Pour eschiver de ce monde l'envie, L'estat de court doit fuir (...) ; Regner un temps, languir l'autre saison Y voit on maint, cheoir soudainement De hault en bas ; pour quoy ne la fuit on pas ? Pour ce que foul ne doubte jusqu'il prant (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 289). Ne soye mie tele, mon ame, comme ceulx desquelz dit le proverbe commun : fol ne croit jusques il prent (GERS., Mendicité G., 1400-1401, 271). ...aulcuns dient qu'iz ne se pourroient guarder d'aulcuns pechés pour Dieu et pour leur salut, comme de jurer et de luxure, Qui s'en garderoient bien ainçois qu'ilz pardissent ung franc, voir ung blanc pour cheschun deffault, comme aulcuns s'en sont guaedés par ceste maniere, si n'est que faintise de voulenté et deffault de vray foy des painnes d'enfer. Et ceulx sont comme le fol qui ne croit jusques il prent, lors se repent mais est trop tart. (GERS., 1406, Oeuvres complètes G., 205). ...il n'est rien plus veritable Que de morir, ne moing estable Que vie d'omme, on l'aparçoit A l'eul, pour quoy ce n'est pas fable : Folz ne croit jusques il reçoit. (Danse macabre C., 1485, 44).

Rem. Morawski 788 : Fous ne crient devant qu'il prent, 789 : Fous ne doute tant que il prent ; Hassell 121, F152 ; DI STEF. 375a, fou.

60
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     FOU1          FOU2     
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Fou est et folle qui conchie sa conscience : Foulz est et fole Qui conchie sa conscience : Tien toudis vraie ta parole. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 127).

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     FUIR     
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[Quelle que soit la cause de la fuite, celle-ci suscite des poursuivants] Qui fuit on le chasse : "Signour, " dist Bauduins, "par le corpz saint Omer, Tous li mieudrez consaus, que je vous sai donner, Ch'est de l'issir là hors ; et horions fraper, Et abatre les glous qui nous vaurront tuer. Sé nous les espargnons as ruistes copz donner, Jammais ne nous verrons du siège délivrer ; Car .I. proverbes dist, que j'ai oï conter : Que qui fuit on le cache [on le chasse, on le poursuit]" (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 269). Qui toutdis fuit, il troeve qui le cace ; Pour ce me faut en fuiant aviser : Tant ai fuï que je ressongne cace, Qui toudis fuit, il troeve qui le cace, Et si ne truis qui ma merci pourcace Enviers ma dame, et pour ce puis prouver Qui toutdis fuit, il troeve qui le cace (FROISS., Rond. B., c.1365-1394, 68). Qui fuit toudis treuve bien qui le chace (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 105). De paiiens moru la plus de .XXX. millier Et li autre s'en fuient viers le cyté arier, Et crestiiens les prendent moult for a encauchier : Et qui fuit on le kache. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 588). Qui fuit, il trouve qui le chasse. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 160). Ayde yoy, on t'aydera. Qui fuit, il treuve qui le chasse. Cy ne fault fuyr, non, il se fault arrester pour donner arrest a son anemy, et ce tout chauldement. Car ce qui se peut aujourd'uy faire ne se doit mettre a demain. Arme toy doncques et saulz de ta cité sus tes adversaires. (LEFÈVRE (R.), Hist. Troyes A., c.1464, 160). Hector qui si bel renom a Ne ma'appella, je l'appellay, Cathon de qui tant on parla (...) Ne m'acolla, je l'accollay, Il reculla, je l'acullay, Si que je le prins a ma chasse :Qui s'en fuit, il a qui le chasse. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 194). ...celluy qui fuyt et pert ne trouve point seullement qui le chasse, mais ses amys tournent ses ennemys (COMM., III, 1495-1498, 64).

Rem. Morawski 1953 : Qui fuit il treuve qui le chace et 2270 : Soit qui fuie, asez est que enchace ; Hassell 124, F185, 186; DI STEF. 386b, fuir.

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     GAGE     
-

À la fin il convient de laisser gage : Fortune ainsy des compaignons s'esbat, Qui au delit de la char les comprent, Puis les destruit, com la souriz le chat, Car au derrain est pris qui autre prent ; la male vie a male fin se tent, Ainsy le tient l'Escripture et le saige. Ce temps durra et non pas longuement, Maiz a la fin vous convient laissier gaige. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 296).

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     GOUTTE1          GOUTTE2     
-

Goutte d'eau fait la pierre caver. "La goutte d'eau réussit à creuser la pierre, l'obstination peut venir à bout de tout" : Goutte d'yaue fait la pierre caver, Si fait aussi continuacion De poursir, retenir, demander (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 152).

Rem. Hassell 129, G44.

64
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     GOUTTEUX     
Tel fut goutteux qui saute comme léopard : Telz fu gouteux qui sault comme lipars ; Chaude yaue craint cilz qui a esté ars (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 140).
65
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     HOIR     
-

De chose mal acquise ne jouira le troisième hoir : Le poete nous deffent et le saige Qu'avec trois gens ne faisons aliance D'affinité par loy de mariage, Pour ce qu'ilz ont perilleuse chevance : C'est d'usurier, de prestre et d'avocat Fille ou femme, et se nulz si embat En pou de temps yert la chose mal mise, Car tout se pert par sotie ou debat : Tiers hoir ne jouist de chose mal acquise. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 129). [Dans la conclusion d'un débat sur l'utilité et l'honnêteté] Ainsi n'est pas de utilité, car souvent elle est sans honnesteté, laquele n'est, a la verité, a nommer utilité, car proufit ou chevance mal acquise et contre honnesteté et bonnes meurs apporte souvent a son maistre ou a celluy qui le posside plus de dommage que de prouffit. Et de ce procede ce commun proverbe que de chose mal acquise ne jouyra le tiers hoir. (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 216). Et, pour ce, nul ne doit desirer ce qu'il n'a pas, affin qu'il ne perde ce qu'il ha, car de la chose mal acquise le tiers hoir n'en jouyst point. (MACHO, Esope R., c.1480, 218).

Rem. Morawski 478 : De chose mal acquise ne joyra ja tiers hoir ; Hassell 134, H32 ; DI STEF. 437b, hoir.

66
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     IRE     
-

Ire en seigneur fait moult à redouter : Ire en seigneur fait moult a redoubter, On le scet bien a Milan, a Pavie ; Ne fist Noiron Seneque a mort livrer Hastivement et par mauvaise envie ? (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 307).

67
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     JEUNESSE     
-

Il faut que jeunesse se passe : Pour le doulz temps et pour l'acoustumance Que j'ay aprins et le veu que fait ay D'Amour servir [...], Me vueil a lui humblement acquiter Et tout mon fait lui vueil recommander, En suppliant qu'elle m'ait en sa grace, Si je suy viel, sanz mon corps despiter, Car en tous fault que jonesse se passe ! (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 213). Les aultrez dyent : "O beaux sirez, il convient jonesse passer ; trop bien me convertiray et viveray chastement en ma vieillesse." O faulse et decepvable esperance ; quantz milliers de gens as tu perduz et perderas ; plusieurs sus ceste esperance muerent en leur fole jonesse sans repentance. (GERS., 1402 ? , Oeuvres complètes G;, 565). Se vous ne fussiés plus que saiges, Pieça vous y fuissiés bouté ; On doibt cognoistre les visaiges Et premier sçavoir les usaiges De mariage fort doubté, Qui maintes gens a reboutté ; Mais quoy, soit cheval ou asnesse, Tousjours fault -il passer jonesse. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 827).

Rem. DI STEF. 453b, jeunesse.

68
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     JONC     
Il faut plier contre force le jonc : [[Le jonc plie sans rompre]] Tel fut gouteux qui sault comme lipars ; Chaude yaue craint cilz qui a esté ars ; Il fault ploier contre force le jonc. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 140).
69
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     LABOURER     
-

Celui qui laboure a vivre en suffisance : Cil qui laboure a vivre en souffisance : Qui vit du sien, de Dieu soit il benois ! (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 20).

70
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     LAINE     
-

On connaît mal le mouton à la laine : L'en congnoist mal le mouton a la layne ; Tel malice leur voulenté amayne A leur effort ; rouges sont dessoubz l'ele : C'est droitement Jhesus sur une pele. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 10).

71
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     LEVER     
-

À main lever ne gît pas l' exploit. "Il ne suffit pas de se lever tôt pour obtenir ce qu'on souhaite ; tous les efforts ne sont pas récompensés" : Las, je e puis reposer ne dormir, Joye, deduit, ne nul repos avoir, Pour le penser et le doulx souvenir Qu'Amour me fait en mon cuer concevoir De ma dame que j'aym sanz decevoir, Pour qui matin suy levez maintes foiz. Pou m'a valu, si puis dire pour voir : A main lever ne gist pas li esplois. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 281).

Rem. Morawski 182 : Au main lever n'est pas sovant li esplois ; Hassell 147, L36.

72
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     MAIN1          MAIN2     
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À vide main fait on le sourd. "Inutile de solliciter, si vous n'avez rien à offrir" : Affinité d'argent conseille, Il a estat qui fait presant ; De vuide main la sourde oreille (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 46). A vuide main fait on le sourt ; Nulz n'a ce qu'il a demandé Qu'om ne lui die : "Ostende !" ["Montre"] (DESCH., M.M., c.1385-1403, 167).

73
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     MAL1          MAL2     
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Quand mal vient tout bien cesse : Qui a santé en largesse Contre droit ne la compresse ; Mais ait bonne voulenté Que par garde en soit renté, Car quant maulx vient tous biens cesse ; Il n'est avoir ne richesse (...) qui valent tant que santé. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 13).

Rem. Hassell158, M51.

74
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     MÉCHOIR     
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Celui à qui il méchiet, chacun lui mésoffre/ est souvent dégabé "Plus vous êtes malheureux, plus on vous fait du tort" : On mésoffre quant il meskiet, Et ciertes chil font grand pékiet, Qui de riens autrui contrarient, ne de leur méseschance rient (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 14). On mésoffre tantost chascun s'il li meskiet ; Se le désire-on dou sien, quant il eskiet. Tels hom se poet vanter que trop mal a paiskiet Et n'a mie bien karolet, ne treskiet. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 6). Il [Bauduin] fuit dessus le pierre, tant qu'il fu miedis, C'on ne li aporta, par sens et par avis, A mengier, ni à boire, nie plus c'une soris (...). Là n'i ot crestien dont fuit de riens servis, Car cascuns si fuïoit com s'il fuit kiens rebis ; Chellui cui il mesquiet on mésoffre toudis. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 333). Et dist Guy de Nanteul : "Huymés rien n'en sarés. Trop ay esté de vous laidement rempronés ; Mais cil qui il meschet est souvent degabés." (Tristan Nant. S., c.1350, 183). ...Mais qui riens n'a, chascun lui fait le nique : Cui il meschiet, tous jours on lui mesofre. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 291). Il avoit esté si presumptueux que il n'amiroit nul seigneur voisin que il eust (...), pour quoi il le plaindoient mains de ses persecutions. Ensi avient, et que li proverbes soit voirs que on dit, car, à cellui à qui il meschiet, chascuns lui mesoffre. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 239). Lors vint en place un vocquable qui commença a dire : "A qui il meschiet, chascun lui mesoffre." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1045). Qui luy meschiet, il luy mesoffre. Nos dieux luy veuillent pardonner Son pechiet et le guerdonner Selonc ses glorieux merites. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 302).

Rem. Morawski 442 : Cui li meschiet on li mesoffre ; Hassell 162, M103.

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     MOQUEUR     
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A grand moqueur faut grande moqueresse : De telz gens compte ne tien, Chanter puelent ["peuvent"], mais le sifler detien : A telz chanteurs respondez courte messe ; Du fust qu'ilz font rendez leur le merien : A grant moqueur fault grande moqueresse. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 51).

Rem. Hassell 167, M179 ; DI STEF. 555a, moque, moqueur, moquerie

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     MORTIER     
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Toujours sent le mortier les aulx. "Il reste toujours quelque chose d'une origine basse, (et, p. ext.) de mauvaises habitudes" : Quant la belle le voit, lors le fu apellans : "Mainfroy, d'ont estez-vous ? ne me soïés chélans." "Dame, je sui de Franche, le païs qui est grans. Moult est le miens corps tristrez, courchiez et dolans, Quant je en sui bannis ; mais ne serai joïans." "Et qu'i avés vous fait ?" dist la belle rians. "Dame, une trahïson, dont je sui repentans." "Traïson : " dist la dame, "si fustes nonsachans. Ne sai se plus vous die chou à coi sui pensans ? On dist que mortiers est adès les aux flarans." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 44). Car cil qui est une foiz faulx Change envix ["difficilement"] sa condicion : Tousjours sent le mortier les aulx. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 77). Et toutesfois, selon le proverbe commun, encores sent le mortier les aulz. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 490). Le monde fist grand feste a sa venue[de Jésus], Soubz la nue son quint eage assigna ; Judee en chief, l'envieuse beccue, Povre et locqüe, enfin le redargüe, Mort tres agüe en son roy machina ; Elle mina cil qui l'enlumina Et condenna par ses consaux : Toudis sent le mortier les aux. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 593). [Que diriez vous de] Femme qui en ces jeunes saulx A aymé le jeu ung petit ? Le mortier sent tousjours les aulx, Encor y prent elle appetit. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 184). Celluy qui de propre nature Prent pla isir a estre trompeur, Et par mauvaise nourriture Se treuve ung tresgrant attrappeur, Non obstant qu'il soit beau parleur, En ses beaulx motz couvers et caulx Ne vous fyés pour le meilleur : Tousjours sent le mortier les aulx. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 64).

Rem. Morawski 2417 : Toz jorz set li mortiers les auz ; Hassell 166, M212 ; DI STEF. 559b, mortier.

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     MOUVOIR     
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Qui bien est, s'il se meut, il erre : Dist cilz qui chut, "caille ay prins belle, Bien deçus suy par ma cautelle ; Qui bien est, s'il se muet, il erre : Cheus suy, par folie nouvelle, De deux celles le cul a terre." (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 384).

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     MOYEN1          MOYEN2     
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Qui tient le moyen, il va le sûr chemin. "Qui évite les extrêmes, arrive sûrement" : Mais qui en l'amoureus loien Est loiez, s'il tient le moien, Il ouevre bien et sagement. Et li sages dist qui ne ment Qu'adès li bonneüreus tiennent Le moien partout ou il viennent. (MACH., J. R. Nav., 1349, 237). Ou hault sommet de la haulte montaigne Ne fait pas bon maison edifier, Que li grant vens ne la gaste et souspraingne ; Ne ou bas lieu ne la doit pas lier : Car par eaues pourroit amolier Le fondement et perir le merrien ; Nulz ne se doit ne hault ne bas fier : Benoist de Dieu est qui tient le moyen. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 185). "...Beau Filz," dist la royne, "les grans levees de boucler et toutes extremitez sont deffendues en noz precieuses forges, vaine gloire et jactance et desiree apparance sont contraires a la vertu de magnanimite, et souverainement en un roy, a laquelle il souffit son operacion sans la doubler d'une palliacion. Qui tient le moien, il va le seur chemin ..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 343).

Rem. Hassell 173, M242 ; DI STEF. 569a, moyen.

79
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     NÉANT     
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C'est tout néant des choses de ce monde/de cette vie : ...puis leur mort [de Charlemagne, d'Alexandre] tout fut cas comme un voirre Et divisé ; ainsi fault que tout fonde Des biens mondains, foulz est qui pour eulx erre : C'est tout neant des choses de ce monde (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 40). LE CHARTREUX. Je suis au monde pieça mort, Par quoy de vivre ay moings envie ; Ja soit que tout homme craint mort Puis que la char est assouvie. Plaise a Dieu que l'ame ravie Soit ès cielx apres mon trespas ! C'est tout neant de ceste vie ; Tel est huy qui demain n'est pas. (Danse macabre C., 1485, 29).

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     NID     
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Chaque oiseau trouve son nid beau : La nature de tous oiseaulx Garde sa fourme et sa franchise, Car a chascun est ses niz beaux, Sans le changier par convoitise ; A chascun son estat souffise (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 15). ...il ne convient Point blasmer le lieu dont on vient ; Le proverbe dit des oiseaulx : A chascun ses nis luy est beaulx. (LE FÈVRE, Leesce V.H., c.1380-1387, 95).

Rem. Morawski 16, A chascun oisel son ni li est bel ; Hassell 176, N19 ; DI STEF. 582a, nid.

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     OEIL     
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Nul ne sait/ne voit ce qui à l'oeil lui pend : A son seigneur fait le subget injure ; Dieux n'est doubtez ; avarice et orgueil Regnent si fort que c'est male avanture, Et ne voi nulz ce qui lui pent a l'ueil. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 153). Nul ne doit despire le mehaing ne le mal d'autruy, car nul ne scet qui ["ce qui"] à l'ueil lui pent, ne nul ne se doit esmerveillier ne esmaier des fortunes ne des tribulacions à soy ne à ses voysins (LA TOUR LANDRY, Livre pour l'enseign. de ses filles, éd. A. de Montaiglon, 1371, 160). LE CONTREFAIT (au boiteux qui vient de lui offrir son aide.) Helas, doulx ami, se je sceusse Tant de bien, je vous merciasse Ou au moins d'argent vous paiasse, C'est au moins que je puisse faire. LE BOITEUX. Je vous en pry, vueillés vous taire ; Se que je fais est tout pour Dieux. Il n'est sy josne ne sy vieux Qui congnoisse qu'a l'ueyl ly pent. (Myst. st Clément Metz D., p.1439, 491).

Rem. Morawski 355 : Chascuns ne set qu'a l'oill li pent, 1411 : Nul ne set qu'a l'eul ly pent ; Hassell 180, O16 ; DI STEF. 601a, oeil.

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     OR1          OR2     
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Tout ce qui (re)luit n'est pas or : Si devins siens en bonne entention, Ne jamais n'i cuidasse, se bien non, Pour la grandeur de son trés bon renon Qui m'a destruit. Mais ce n'est pas tout d'or quanque reluit, N'on ne doit pas tant amer son deduit Qu'on ne s'en puist retraire, quant il cuit. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 89). Telz est bien çains et bien vestuz Et telz est grandement montez Qui a pou de frans et d'escuz Et qui puet estre est endebtez Et a d'autes neccessitez Et meschief de cuer qui lui nuit, Don l'en dit, et c'est veritez : Tout n'est pas or ce qui reluit. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 96). Mes maistres si me demandoient Dix mille salus de fainance, Drois et despens avoir voumoient Et les marcs, qui est grant chevance. Pas ne scavoient bien ma puissance Mais avant qu'aye saufconduit Ilz rouveront bien autre chance ; Il n'est pas or quant qui reluit (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 12). ...Tu [noblesse] fus jadis, comme image doree, Fort adoree et tu es empouldree, Noire, boudree, enfumee et ternie ; Ta felonnie est teinte en villonnie, Tu es honnie et de coeur et de bouche : Tout ce qui luit n'est pas fin or de touche. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 95). Tel fait grant chiere en sa maison Qui n'a de quoy couvrir le couste, Mais il aime en toute saison Estre honnouré, quoy qu'il luy couste. Tousjours le plus beau davant boutte our croistre et augmenter son bruit, Mais qui voit sa richesse toute, Tout n'est pas or ce qui reluit. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 60). Tout n'est pas or ce qui reluit Comme l'or ; toute pomme belle Pareillement n'est pas bon fruit ; La puissance aussi naturelle Souvent en plusieurs n'est pas telle Qu'elle apparest en divers lieux (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 76).

Rem. Morawski 1371 : N'est pas or quanque luit ; Hassell 184, O71 ; DI STEF. 613b, or.

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     OREILLE     
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Ce qui entre par une oreille par l'autre sort : Pourrez vous bien le cours du firmament Faire muer ? eaue devenir cendre...? - Certes, nennil. - Neant plus entreprandre Ne devez vous a rude cuer l'assaut ; Par l'une entre, par l'autre oreille sault Ce qu'on lui dit, n'est que riote et plès ; Depportez vous d'enseignier tel vassaut : Chantez a l'asne, il vous fera des pès. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 211). Ce qui m'entre par une oreille, Par l'autre sault, com est venu, Quant d'y penser n'y suis tenu ; Ainsi Raison le me conseille. (CH. D'ORLÉANS, Rond. C., 1443-1460, 327).

Rem. Hassell 185, O75 ; Di Stefano 619c, oreille.

84
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     PAIR1          PAIR2     
Chacun se doit à son pair assembler : Moult sont belles les euvres de nature, Laides aussi quant au desnaturer ; Une jument n'aroit de toreaux cure, Ne la chievre n'a cure du sangler. Chacun se doit à son per assembler, Pour bien vivre non dissemblablement. Homme et femme voy en ce trop errer : Foulz est vieulz homs qui jeune femme prant. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 117).
85
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     PASTEUR     
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À/sous mol pasteur va le loup brebis prendre : Au mol pasteur va li loups brebis prendre. Sanz coup ferir ne se doit prince rendre. Euvre les yeux de ta pensée obscure, Prens de tes genz la defense et la cure, Esveille toy, trop me fais de douluer, Et ne dy plus, car c'est trop grant laidure : J'ay terre et corps, mais je n'ay point de cuer. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 158). Tout bon pasteur doit estre diligent Envers les siens, car, ainsi qu'on regarde, Soubz mol pasteur, paresceux, negligent, Laine prent leu, l'aigneau tue sans garde. (Paraboles Maistre Alain H., 1493, 55).

Rem. Hassell 151, L85.

86
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     PAYER     
-

Qui ne paiera sera mis en dette : Prince, toudis est la mort aprestée, Chambre d'enfer qui noz comptes aguette ; Comptons a Dieu, soit nostre ame ac* quittée : Qui ne paiera, il sera mis en debte (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 16).

87
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     PEINE     
-

À grand peine sont gens de cour loyaux : Prince, bon fait querir son sauvement Et corrigier, comme anciennement, Les meurs mauvais de celles et de ceaulx Qui gouvernent les cours communement, Qu'a grant paine sont gent de court loyaulx. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 401).

88
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     POISSON     
-

Poisson battu fuit le filet : On dit qu'eschaudez yaue craint, Poissons batu fuit le fillé, Et cerf qui a esté empaint, Et chaz qui a le cul brulé (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 30).

Rem. DI STEF. 715a, poisson.

89
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     PRENDRE     
-

Tel prend qui puis est pris : Mais quant les avez conquis [vos ennemis], Faictes a ceuls qui sont vis Tout le mieulx que vous pourrez, Car tel prant qui puis est prins. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 340).

Rem. DI STEF. 926a, prendre.

90
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     PROMESSE     
-

Peu vaut la promesse si on ne l'accomplit : Excellant prince, a Jaquemin de Mende Fait Eustace devant vous demander Un bon camail dont il lui fait demande, Qu'il lui promist ; or veullez demander, S'il le confesse a devoir, Qu'il le paie, si fera son devoir ; Et s'il le nie, Eustace prouvera ; Pou vault promesse qui ne l'acomplira. (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 335).

Rem. DI STEF. 732c, promesse.

91
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     PRUDHOMME     
-

Jamais prudhomme n'aura bien en ce monde : Princes, par Dieu, mon oppinion lais ; Cilz qui bien fait ara vie seconde ; Reconforter vueil mon cuer desormais, Car la prodoms n'ara bien en ce monde. (DESCH., Oeuvres Q., t.2, c.1370-1407, 111).

92
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     RICHE     
-

Jamais riche homme n'ira en paradis : Ainsi regner en ce monde lui fault, Par sonpouoir, desur povre toudis, En esperant ce mot qui petit vault : Ja riches homs n'yra en paradis. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 73).

93
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     ROYAUME     
-

Royaume ne peut durer sans justice : ...Lors pert prince son demaine qui fuit, Par son deffault son souverain office, Quant ne soustient ce qui son droit conduit : Durer ne peut royaume sans justice. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 264).

94
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     SANTÉ     
-

Il n'est avoir ne richesse qui valent santé : Il n'est avoir ne richesse, Estat, sens, ne gentillesse Qui valent tant que santé ; Et si sont gens a planté Qui ont du garder paresse. Car pluseurs, quant si sont sain, Ont la santé en desdaing Et se gastent par excès De boire et mangier sans fain (DESCH., Oeuvres Q., t.4, c.1370-1407, 12).

95
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     SERF     
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[Même ordre d'idée] : LE CHEVALIER. Sire, qu'avez vous empensé De vous en si petit lieu mettre ? Se de vostre serf faites maistre, S'iert grant folour. (Mir. femme roy Port., c.1342, 168). Adont a fait Wistaces deffremer .I. forgier ; S'en trait une fiole, qui toute fu d'ormier, Et dis a le royne : "chi poés regaitier Le sanc nostre Signour, qui nous geta d'infer". Dont se va le royne tantost agenoullier, Et si troy fil aussi, et tout li chevalier ; Et puis vont le fiole acoler et baisier, Que Godefrois faisoit à Boulongne envoïer, Dont puis rechiut le mort, d'Aracle, le lanier. Qui d'un serf fait signour, il a mauvais loïer. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 120). Qui d'enfance nourist son serf delicativement, il le trouvera apres orgueilleus et rebeile. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 74). Ne donnerent poison Li sef franchy par mortel trahison A Alixandre ? Chose fu merveilleuse. N'ont fait les serfs mainte rebellion ? Serf eslever est chose perilleuse. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 135). [C'est le roi Lear qui parle] Aussy avoie bien oy dire le dit du villain qui dist ainsy : "Qui jette ce qu'en sa main tient, assez prez [var. a ses piedz] comme fol se maintient ; qui de son serf fait son seigneur vivre doit bien en deshonneur." (WAVRIN, Chron. H., t.1, p.1471, 90).

Rem. Hassell 228, S72.

96
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     SERVIR     
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Servir Dieu est (vivre et) régner : Princes, qui veult faire son sauvement Rende s'a Dieu, saint Poul ce nous descript ; Le monde laist ; car, a mon jugement, Servir a Dieu est regner, si c'om dit. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 176). LE RELIGIEUX. Le conseil en est desja prins, Et ayme mieulx cy souffrir peine Que d'estre perdu et surprins Es deliz de vie mondaine. L'on n'a pas joye souveraine Pour estre aise ne sans pener ; Il n'est tel que vie certaine : Servir Dieu est vivre et regner. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 139).

Rem. Hassell 229, S89.

97
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     SIEN     
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Chacun fait du sien à sa guise : Vous qui voulez le monde chastier et qui monstrez les vices qu'on y fait, Faictes a droit, chastiez vous premier, Ne vous chaille ja de l'autruy meffait, Car un chascun est chargié de son fait. D'autrui meffait n'est vengence en vous prinse [l. prise pour la rime] Selon la loy ; riens n'y vault vostre brait : Car un chascun fait du sien a sa guise. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 326).

Rem. Morawski 354 : Chacun ne fait pas du sien a son talent ; Hassell 62, C29.

98
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     SOUVERAIN     
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Le Souverain règne sur toutes lois : Princes, je voy que les adversitez, Les vengences et les inimistiez Vont aux pecheurs perseverans, destrois, Laissans raison, usans de voulentez ; Et lors sont ilz en un moment domptez : Li Souverains regne sur toutes lois. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 13).

Rem. Morawski 422 : Con vieut li rois si va la loys ; Hassell 232, S120.

99
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     SUFFISANCE     
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Suffisance est un riche trésor/suffisance fait l'homme enrichir : Plus seurs vit povres en povreté, Aise de cuer, sains des membres du corps, Que roys ne fait, tristes en sa plenté : Souffisance est un tresriches tresors (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 10). Par souffissance sont riche mainte gent, Car qui qui l'ait il a joieuse vie, Et je l'ay avoecques moy, vraiement, Et dou tout l'ay mis en ma compagnie Pour les biens qu'en mon ami voi, C'amer je voel bonnement et en foy, Toute ma vie, sans ja faire retour, Quant des très bons il est tout le millour. (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 26). Et quant ilz furent auprez de cest homme, ilz lui demanderent dont il venoit et où il aloit. "Seigneurs, dist-il, je voy ["vais"] ne m'en chaille où, comme ung povre homme que je suis." Adont respondy le preu Lyonnel et commença à dire : "Beaulx amis, cascun ne peut pas avoir villes, citez ou chasteraulx, mais seulle souffissance fait l'homme enrichir." "Sire, respondi l'homme, se cascun avoit soufissance, les glants et les fruits sauvages seroyent solvens a soustenir nature, et le poil qui sault de nostre peau seroit assez vesture contre le froit, et parainsy nous serions samblables aux bestes muez..." (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 207). Nul n'est riche par grant chevance ; Mais riche est qui a suffisance. (ALECIS, Passe temps P.P., 1480, 175). LE RELIGIEUX. L'on n'a pas telz biens sans labeur Et sans dangier. Las ! que feront Quant le leur lairront a doleur A ceulx qui s'en gaudisseront ? Une fois l'eure en mauldiront Et leur remordra conscience, Mais alors tart y pour voyront : Il n'est tresor que suffisance. (ALECIS, Déb. omme mond. P.P., c.1500, 147).

Rem. Morawski 2203 : Riche est cellui a qui souffist.

100
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     TEMPS     
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Il faut prendre le temps comme il est/comme il vient : - Au jour d'ui n'est ne feste ne revel Fors que procès, guerre, plait et turment ; Haine voy regnertrop durement, A convoitier est tout le monde prest. - Que fera l'en ? - Je te respons briefment : Il fault prandre le temps si comme il est (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 145). Prangne chascun le temps tel qu'il vendra, Pour chastier n'en sera moins ne plus, Car voluntiers l'un de l'autre prandra Les biens mondains, pour soy mettreau dessus, Estat avoir, mettre son voisin jus (...) : L'en ne craint Dieu, Paradis ne Enfer. (DESCH., Oeuvres Q., t.6, c.1370-1407, 220). ISAAC. Ainsi comme le temps viendra Prendre le fault ; c'est une foiz. REBECQUE. Tel qu'il viendra il le prendra ; Mais il fault vivre toutesfoix. (Myst. Viel test. R., t.2, c.1450, 108).

Rem. Morawski 1463 : Len doit prendre le temps comme Dieu l'envoye ; Hassell 236, T24 ; DI STEF. 827b, temps.

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